[La tête remplie de pensées fracassées]
[Certaines choses se détruisent, laisser le vide s'installer ici, jusqu'à ce que le vent tourne]
[Et puis on se perd à la longue]
J'étais juste à moitié perdue entre nos fous rire, les gens, mes pensées coupantes.
[Il ne neige plus.]
C'est dommage. Ces gros flocons que j'aime tant sont partis en grève. S. m'a pris en photos de tout près, même que j'étais toute intimidée et qu'il me faisait couler des fausses larmes sur la joue. Et puis, monsieur P. m'a dit que mon travail était d'une belle sensibilité poétique ou l'inverse peut-être. Mais y'avait de la poésie et d'la sensibilité dans l'histoire, en tout cas. Et mes mots étaient trop tragiques par rapport aux photos, il trouvait. Mais tant pis. C'était un début plutôt bien je trouve. Et puis sinon, j'ai eu mon entretien, une sorte de 'pointage', je n'ai eu droit qu'à des choses qui allaient bien. Je me sens légère [et fière]. *_*
Et puis J. m'a surprise. Sa vision si claire des choses. Oui, oui bien sûr que y'a quelque chose qui cloche et que je ne suis pas forcément très bien, mais bon. Je me suis esquivée du mieux que je pouvais.
Et puis, je me mets à parler en rimes, c'est drôle. A cause de cette histoire de livres pour enfants en rime. Ca m'amuse. D'ailleurs j'écris un peu quelques bouts de chansons. Rien d'extraordinaire. Trois ou quatres vers. Qui se courent après. Et ça me plaît. Et tant pis pour vous, si vous ne saisissez pas tout. Na!
[Une étrange fenêtre]
Un carillon qui carillonne joyeusement devant une étrange fenêtre,
Une danseuse qui danse intensément derrière une étrange fenêtre,
Moi qui me regarde narcissiquement dans une étrange fenêtre,
La pluie qui tombe soudainement derrière une étrange fenêtre,
L'annonce que j'aperçois rêveusement dessus une étrange fenêtre,
La rue que j'observe inlassablement à travers une étrange fenêtre,
Le sourire embué que je trace impatiemment sur une étrange fenêtre,
Les gens que j'aimerais voir éternellement derrière une étrange fenêtre.
[Beau de l'air]
Ca s'abat sur moi telle une marée noire qu'on
|Excès|
Je mange tout ce que je peux, je dévore, du sucré sucré sucré, je me goinffre de nourriture. Je me fais peur. A quelques rares autres moments, ça me dégoûte, m'écoeure, je ne me comprends pas. Mais toujours cette envie omni-présente de manger. Je... je me perds comme je disais à R. ce matin. Je perds mes repères, si peu stables. J'ai envie que tout ça sorte en larmes. Mais ça reste enfermé, toujours. J'envie les gens même si je les méprise, je suis heureuse parfois et souvent je fais semblant, j'essaie de me raccrocher à tout ce bonheur dont je dispose, mais que je gâche. Encore, toujours. Je ris, je ris si fort que pour quelques instants, je ne fais plus que rire et j'oublie le reste. Je me raccroche à ces choses que j'aime. Je passe d'un extrême à l'autre. Je me clâme heureuse et me retrouve la nuit avec des pensées plus sombres que jamais. Pourtant il faut que je tienne, que je me batte, que je continue à tenir, que je les tienne. Que je fasse semblant de tenir. 'en ai marre de cette fragilité, de cette sensibilité, de cette souffrance, que je subis ou que j'invente, je ne sais plus.
Quelques notes.
Quelques notes, ici, qui sont une ombre si grossière, si imprécise de mes jours..
Quelques notes, avec S., violon et violoncelle, c'est wouaw *_*.
Quelques notes, se laisser sombrer dans 'Twenty years' de Placebo.
Quelques notes, celles des autres, les lire, avec avidité.
Quelques notes, un merveilleux 6 avec K., l'euphorie.
Quelques notes, les comédiens qui se déhanchent dessus, les comédiens qui se laissaient aller à rêver un futur idéal le temps d'une pause de midi, le temps d'une rencontre d'inconnus autour d'un banc public, ces deux rêveurs qui ne font que se croiser, le temps d'apprécier ces deux pièces, même si de loin pas parfaites.
Quelques notes, s'imprégner de la musique, encore.
Et la neige.
Et la neige tout partout, les cheveux tout parterre, enrouler mon cou tout vide dans la grande écharpe.
Et puis, il m'a écrit ces quelques mots sur l'affiche et puis ce soir, je serai toute seule, là-bas, au théâtre, elle viendra pas, je pourrai me promener en basse-ville, dans les rues désertes, dans mon manteau rouge, sous peut-être la neige, je penserai à elle, à son peut-être début de tout, je le verrai, peut-être, je pense à tout ça, toujours.
Je m'estompe déjà.